Alfonso Pascual y a présenté son tour du monde à la voile et en solitaire : " La conférence s'est bien passée, il y a eu 2 fantasiamis, Zadig et Cactus.
Je pars quelques jours en croisière avec le Fantasia après l'avoir bien rénové... Alfonso "
un super article, tout l’esprit de son voyage, c’est comme si Alfonso vous le racontait...!
La Provence novembre 07
Voiles et Voiliers, decembre 07
Voile Magazine, decembre 07
un super reportage de 5 pages avec route, photos et plein de détails...... passionnant !
Discours d'accueil d'Alfonso par le CNPM ( Club Nautique de Port Miou )en 2008
Cher Alfonso, Sir Alfonso comme diraient ces grands navigateurs d’Anglais qui t’auraient déjà hissé au titre de Lord.
Te voilà revenu, toi et ton compagnon de bateau, ton Kouros, de ce long périple que tu as discrètement débuté le 9septembre 2004.
Trois ans!
27 000 milles!!
40 litres de gasoil!!!
Ce résumé succinct ne veut pas réduire ton immense voyage. Nous ne pouvons pas imaginer ce que tu as vécu, ce que la mer et le vent t’on donné et pris, les pays que tu as vus, les gens que tu as rencontrés. Tout juste, pouvons-nous nous référer à nos lectures, à des images et à quelques voyages que les uns et les autres nous avons faits.
Nous ne pouvons pas savoir ce que tu as ressenti en « fermant les portes », comme tu le dis, de Gibraltar, du canal de Panama, de Darwin, alors que devant toi il y avait quarante jours et quarante nuits d’immensité marine, de vagues et d’étoiles, sans espoir, ni envie de faire demi-tour.
Depuis Port-Miou, il y a eu Gibraltar, les îles Canaries, la Martinique, les Grenadines et la côte du Venezuela ; c’était l’atlantique, une mise en bouche !
Et puis le Pacifique, les Galápagos, la longue étape vers les Marquises, les Samoa, les Fidji, la Nouvelle Calédonie. Et encore, la côte Australienne, la mer de Corail, les îles Thursday et le détroit de Torres jusqu’à Darwin, face au courant.
Le doigt qui effleure le globe en tremble d’émotion….
Et puis, l’Indien! L’immense Océan, vers les îles Christmas, les Maldives. Que d’eau, que d’eau salée.
Et puis encore, l’étape dangereuse, dure, face aux vents contraires à travers la mer Rouge, le long des côtes de l’Erythrée, du Soudan, de la Somalie, en vrac, et longtemps avec ton bateau qui s’épuisait.
Enfin, le canal de Suez, l’Egypte, les côtes Turques et les îles Grecques, et le trait final, toujours au près, jusqu’à Porquerolles et Port-Miou.
Excusez du peu, un tour du monde quoi !
Tu as profité de tes escales pour revenir voir Nathalie, ton épouse que nous admirons, et pour pratiquer ton métier de guide de haute montagne.
Mais comment as-tu fait sur ton Fantasia de 7,76m ?
Et toi coquin de répondre : j’ai flotté!
Pour manger, la pêche et le poisson que tu fais sécher dans les filières pour le garder deux jours.
Comme énergie, la tienne, le vent et le panneau solaire.
Bien sûr, il y a eu des moments difficiles, innombrables : la fuite du presse-étoupe qui t’oblige à pomper tous les ¼ d’heure avant les Canaries; l’étrave qui s’ouvre comme un soulier éculé et que tu répares avec un bout, et ça tiendra 15 000 milles ! Ton étai qui tombe, ton génois qui explose et que tu recouds constamment; la descente aux enfers entre les Fidji et Thursday’ Island, dix jours et dix nuits à sec de toile, poussé par la tempête et les vagues monstrueuses qui mettent ton bateau à la verticale, à moitié sanci, et qui détruisent ton régulateur d’allure; et ce long louvoyage dans la Mer Rouge, tous feux éteints, avec ce boutre qui vient tourner autour de toi qui t’étais enfermé dans le bateau, vert de peur : des pirates qui n’ont pas trouvé
Kouros à leur goût….
Tout ça, tu l’as fait, serein et marin. Et tu nous reviens, heureux comme Ulysse.
Nous sommes fiers de te connaître. Nous t’avons nommé sociétaire du club à vie, cela ne s’était jamais fait, parce que jamais nous n’avions connu un tel marin!
Tu m’as dit « j’ai flotté, maintenant je voudrais bien régater ». Nos bateaux te sont ouverts, mais je ne crois pas que tu seras aussi bien que tu l’étais, toi, ton gaillard de Chagoz et ton panneau solaire…
Au nom de tous les membres du club, je te dis notre admiration. Tu es un grand bonhomme, merci d’exister.